Après la conquête de César, la vieille cité des Bituriges Cubi est maintenue comme peuple libre. Dès le milieu du Ier siècle, urbanisme et architecture témoignent de ce statut. A la fin du IIIe siècle, la réorganisation administrative de Dioclétien fait d'Avaricum la capitale de la très vaste province d'Aquitaine Première.
La ville du Haut Empire, aux constructions plus denses, occupe une superficie estimée à environ 100 hectares avec l'agglomération : de nouveaux quartiers se développent au-delà des rivières. Commencé dès la période Augustéenne, un programme de constructions monumentales réalisé vers la fin du 1er siècle organise le centre de la cité.
Le relief du promontoire est aménagé par étagement de terrasses et gradins rythmés par une voirie tracée sur un plan orthogonal orienté Nord-Ouest, Sud-Est. Une réelle perspective monumentale, composée d'une succession d'ouvrages d'art et d'édifices, couronne la rive droite de l'Auron depuis les thermes de Séraucourt jusqu'à l'amphithéâtre de la place de la Nation.
Les principales voies attestées par les Itinéraires d'Antonin et la Table de Peutinger, pénètrent par les deux portes monumentales de Lyon (rue Jacques Rimbault) et d'Auron. Dans l'axe de celle-ci, à l'emplacement des Jacobins, une succession de trois terrasses supportant le podium d'un temple domine la ville.
Au sud, trois monuments mis au jour sous le palais du duc Jean de Berry, actuel Hôtel du Département, ont été construits successivement. Un premier mur de soutènement aménage une vaste terrasse dans la ville haute (place de la Préfecture) au pied du podium. Au IIe siècle, un portique à arcades d'environ 75 m et une place publique autour d'une fontaine, forment les deux premiers gradins qui s'élèvent vers les thermes publics de Séraucourt. Reconstruit à la même époque sur un plan rectangulaire ce bâtiment présentait du côté de la porte de Lyon une abside en hémicycle entourée d'un péristyle de 40 m de diamètre.
Le côté nord du promontoire devait être semblablement aménagé, à en croire les nombreuses découvertes de blocs architectoniques, intervenues depuis le XVIIe siècle. Le seul édifice connu par les textes, dont l'empreinte marque encore le tissu de la ville actuelle, est un amphithéâtre ; la fosse des arènes, encore utilisée pour des spectacles au XVIe siècle, mais qui servait aussi de dépotoir, a été remblayée en 1620 et les maisons qui bordent l'actuelle place de la Nation occupent le haut des anciens gradins.
A l'intérieur de la ville haute et dans la ville basse, les vestiges d'habitations construites en matériaux légers (bois, torchis) ou en maçonnerie côtoient de riches maisons (domus) avec hypocauste, mosaïque, péristyle.
A la périphérie de l'agglomération, les nécropoles sont implantées le long des voies : "le champs des tombeaux" sur la voie d'Argentomagus (Saint-Marcel près d'Argenton-sur-Creuse), ou le "fin Renard" sur la voie de Tinconium (Sancoins) et Lyon.
Les stèles funéraires présentées au Musée du Berry témoignent de la vie quotidienne et des métiers de ces gallo-romains.