Les enjeux de l’arbre dans l’aménagement du territoire
Le rôle majeur de la strate arborée dans l’écosystème urbain
Les bénéfices traditionnels d’esthétique et d’hygiène sont aujourd’hui complétés par des fonctions techniques dites « écosystémiques ».
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La lutte contre les ilots de chaleur grâce à l’évaporation d’eau par les feuilles (effet climatiseur)
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L’absorption des eaux pluviales dans les fosses de plantation (perméabilité des sols)
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Le maintien de la biodiversité commune par la structuration de trames vertes…
La création de nouvelles plantations
L’insertion de nouveaux peuplements dans le tissu hyper-urbain est de plus en plus en compétition avec les autres types d’aménagements aériens ou souterrains (réseaux divers, pistes cyclables, voies de bus, éclairage public…).
Or, les bénéfices apportés par les arbres sont d’autant plus fondamentaux qu’ils sont dans les zones très densifiées et que leur ancrage dans le sol est profond.
Une politique de végétalisation urbaine est donc nécessairement très volontariste et doit faire l’objet de nombreux arbitrages.
La protection du patrimoine existant
La difficulté pour implanter de nouveaux sites doit nous conduire à protéger plus que jamais les arbres existants qui jouent pleinement une fonctionnalité écosystémique.
A ce titre, les nouveaux aménagements de voirie, qui supprimeraient ou endommageraient des arbres, doivent être analysés avec une considération accrue de la valeur des peuplements.
La place de l’expérimentation
La physiologie des arbres n’est pas une science exacte, notamment en situation urbaine. Bourges, comme d’autres collectivités pionnières en la matière, expérimente des aménagements leur permettant de mieux survivre.
La feuille de route du mandat
La végétalisation urbaine fait partie des principaux axes stratégiques de l’équipe municipale. Le projet de renaturation de la place Cujas fut le premier acte de ce volontarisme. Depuis lors, tous les projets urbains portent cette ambition même si des contraintes techniques (résultat des fouilles archéologiques préventives, dévoiement impossible des réseaux existants, priorisation des mobilités douces…) ne permettent toujours pas d’aller aussi loin que l’on souhaiterait quant à la place réservée aux arbres.
Les projets d’aménagement structurants portés par Action Cœur de Ville et le Plan Ecoles intègrent un volet important consacré à la plantation d’arbres. Idem pour les projets de voirie.
Des plantations en espaces verts, en espaces naturels et sur des zones non aménagées sont également prévues.
Le bilan à ce jour
La crise sanitaire Covid19 (ralentissant le temps de mise en place des projets structurants) n’a pas permis de traduire massivement à ce jour les projets de plantation dans l’opérationnel. De même, la nécessaire élimination sanitaire des érables atteints de la Suie de l’Erable (maladie affectant les sujets fragiles aggravée par les sécheresses à répétition) ont retardé les possibilités de plantation et biaisent le bilan comptable qui s’établit néanmoins comme suit :
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Abattage d’arbres dépérissants (sécurisation de l’espace public). Une soixantaine d’arbres de voirie et un quelques 300 arbres de boisement (principalement le long de la troué verte et le long des cours d’eau).
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Abattage d’une dizaine d’arbres suite aux tempêtes
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Replantation de 300 jeunes plants de peupliers en zones extensives (La Chaume, Gravette, Moulon). Essais de résistance à la sécheresse sur 3 variétés différentes et valorisation en bois de paillage.
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Plantation de 3 vergers (Bergerie ; Parc paysager ; Domaine horticole) = 60 arbres fruitiers.
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Plantation de 60 noyers sur le site de la Bergerie (agroforesterie).
A très court terme
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Dans l’année 2023, des jeunes plants forestiers d’érable sycomore mycorhizés seront plantés pour expérimenter leur résistance à la maladie précitée (300 au gymnase Léo Lagrange ; 50 au Domaine horticole)
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25 arbres de voirie seront plantés à l’automne dans le cadre de la réfection de la rue Barbès.
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2 arbres munis de fosses de plantation en caisson pour accroître le volume de sol disponible et adduction d’eau pluviale seront plantés rue Pecheteaux.
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1 arbre Bd Joffre
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2 arbres avec caisson dans le cadre de la liaison douce rue Jacques Rimbault
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1 arbre rue Coursarlon
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4 arbres rue du Commerce
Le bilan serait donc déjà positif à ce jour de plus de 400 arbres. Mais, le strict bilan comptable ne reflète pas forcément la réalité. Pour ne pas comparer « des choux et des carottes », il conviendrait pour le moins de distinguer les plantations selon leur localisation (urbaine, péri-urbaine, parcs et jardins, lotissements, habitat collectif, friches…), le type de plantation (arbres isolés, alignements, bosquets, boisement…) et la nature des arbres (essence, grandeur…).
A moyen terme, la rénovation du parc des Gibjoncs, la végétalisation des cours d’écoles, les futures réfections de voirie et des éventuelles tentatives de petits boisements urbains à haute densité (méthode « Miyawaki ») apporteront leurs lots de nouvelles plantations.
Les actions en faveur de l’arbre
Au-delà de la question quantitative (qui n’est pas nécessairement significative en termes de sens), il convient d’indiquer les actions majeures de la Collectivité en faveur de l’arbre porteur de bienfaits et de durabilité.
Cela concerne prioritairement les arbres dûment ancrés dans un sol perméable et de bonne qualité : condition incontournable pour qu’il joue son rôle écosystémique dans le cycle de l’eau (approvisionnement en eau ; absorption par les racines ; évaporation sous forme de vapeur par les feuilles). Une bonne partie du combat pour l’arbre en ville se situe sur la qualité du sol qui l’accueille et la préservation du système racinaire. La récente exposition du Museum consacrée au sol en a fait la brillante démonstration.
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Classement au PLUi des arbres existants à des niveaux efficaces de protection
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Dé-imperméabilisation des trottoirs et des pieds d’arbres (Joffre ; Danjons)
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Protocoles d’investigation du sol entre plusieurs disciplines (archéologie, voirie...) par utilisation de méthodes moins intrusives pour les systèmes racinaires (géodétection, aspiration du sol pour passage de réseau). La préservation de 28 tilleuls centenaires de la place Séraucourt dans le cadre des travaux de la liaison douce en est l’exemple le plus récent.
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Essais sur la mycorhization des arbres
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Raccordement des fosses de plantation aux eaux pluviales
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Priorisation à la préservation des arbres existants dans les projets d’aménagement
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Tests de traction sur des arbres patrimoniaux sensibles
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Diagnostic phytosanitaire poussé de 800 arbres