Les vitraux de l’église Notre-Dame sont en mauvais état, c’est pourquoi la Ville de Bourges intervient actuellement en urgence afin de les protéger et les conserver. L’opération se déroule jusqu’au 11 mars prochain.
Depuis 2020, les compétences du Service des Musées ont été étendues au Patrimoine Historique. A ce titre, le Service Musées et Patrimoine Historique (SMPH) est chargé de mettre en place une stratégie de restauration et d’entretien des Monuments Historiques propriétés de la Ville de Bourges, en collaboration avec les services de l’Etat (Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine du Cher, UDAP 18 ; Conservation Régionale des Monuments Historiques de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la région Centre-Val de Loire, DRAC-CRMH) et la Direction Bâtiments de la Ville de Bourges-Bourges Plus.
Les vitraux de Notre-Dame
L’église Notre-Dame intègre donc la réflexion des édifices à restaurer. En effet, des désordres structurels sont connus (affaissement d’un pilier, instabilité d’arcades, dégradation de la tour-clocher). En attendant la construction de son programme de restauration, la ville de Bourges intervient en urgence sur des éléments jugés en péril : ainsi, les vitraux de l’église Notre-Dame sont en mauvais état (principalement ceux du 19e s.), et, avant que les détériorations et pertes ne s’accumulent, une campagne de dépose de ces vitraux est programmée. Il s’agira de les protéger, de les conserver dans de bonnes conditions et de chiffrer leur restauration, pour une repose ultérieure.
L’intervention
L’atelier Art Vitrail (Yonne), spécialisé dans les interventions de conservation-restauration sur vitraux d’édifices protégés au titre des monuments historiques, a été retenu pour cette intervention.
Dans un premier temps, un état sanitaire de toutes les verrières a été établi et une proposition de vitraux à déposer en priorité a été faite, puis validée par le contrôle scientifique et technique des services de l’Etat (DRAC Conservation Régionale des Monuments Historiques/Unité Départementale de l’Architecture et du Patrimoine du Cher). L’intervention se déroulera du 21 février au 11 mars.
Seront ainsi déposés :
Les trois grandes baies hautes du choeur,
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Un panneau déformé de la nef en partie haute (côté sud),
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Un panneau déformé d’une chapelle côté sud.
Seront consolidées les verrières de deux chapelles côté sud.
L’ensemble des éléments déposés sera ensuite fermé par des plaques de polycarbonates alvéolaires, transparents.
Ces vitraux partiront ensuite en atelier (Art Vitrail, Yonne) pour y être conservés. Un devis de restauration sera établi par le prestataire. La Ville de Bourges s’attachera ensuite à construire le programme de restauration globale de l’édifice (dont les vitraux) et à réunir les partenaires scientifiques et financiers autour de ce projet, de longue haleine. Cette dépose constitue donc une première étape d’un long processus : elle illustre surtout l’attention que la Ville souhaite désormais portée pour la sauvegarde, la protection et la valorisation de son riche patrimoine ancien comme récent.
Focus sur…
L’Eglise Notre-Dame
L’actuelle église Notre-Dame se situe hors de l’enceinte tardo-antique. Originellement dénommée église Saint-Pierre-le-Marché, elle tire alors son nom de son emplacement au carrefour de plusieurs rues, où se tenait un « vieux marché aux pourceaux ». Elle jouxte également la rivière de l’Yévrette et se situe donc à proximité immédiate d’un important quartier artisanal (draperie, teinturerie, tannerie, cordonnerie…).
Elle est certainement construite au XIIe s. (1157 ?) puis est attestée comme paroisse au XIIIe s., tout en dépendant de l’abbaye de Saint-Ambroix. Son état initial se limite alors à une seule nef, sur quatre travées, et un chevet composé de trois chapelles. L’église est ravagée par l’incendie du 22 juillet 1487 et est alors rebâtie au début du XVe s. selon un plan irrégulier. Au nord, un collatéral est ajouté. Son pendant au sud, agrémenté de chapelles latérales est également édifié avant 1525 et vient se plaquer contre la rue Notre-Dame. Enfin, à la même époque, on agrandit la nef d’une travée et on ajoute une puissante tour-clocher sur le flanc ouest du collatéral nord. Une entrée principale est ouverte sur le côté sud et est agrandie et décorée vers 1640. En 1646, les voûtes sont en partie refaites.
L’église sert de dépôt de salpêtre après la Révolution, et en 1803, elle change de vocable et devient église Notre-Dame.
Au milieu du XIXe s. d’importants travaux sont menés pour remédier aux problèmes d’humidité (affaissement de pilier, voûtes endommagées entièrement reprises). Dans les années 1960-1970, l’église est à nouveau restaurée.
Parmi le mobilier de cette église, les vitraux correspondent d’une part à une verrière de la fin du XVe s. ou du début du XVIe s. (Vie de Saint Jean Baptiste ; collatéral nord), d’autre part à des vitraux du XIXe s., historiés dans le choeur et dans les chapelles sud (Atelier Charles Jurie, 1883 ; Atelier Gesta de Toulouse, 1861 et 1863). Ils sont globalement en mauvais état, menacent de s’écrouler et motivent donc cette présente intervention