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Questions à Magali BESSARD, 1ère Maire-adjointe Santé, Egalité femmes-hommes

Magali Bessard1ère Maire-adjointe Santé, Egalité femmes-hommesQuel message souhaitez-vous transmettre aux femmes victimes et aux personnes témoins de violence ?

Qu’il ne faut pas se taire ! Le silence n’est pas la solution. Violences physiques ou psychologiques, dans le cadre familial, conjugal ou autre, il existe des moyens de s’en sortir. La majorité des violences commises le sont dans la sphère privée du couple ou par une personne connue de la victime. 7 % des femmes sont victimes d’un viol au cours de leur vie, et 86 % de ces viols ou tentatives de viol sont commis par un proche. Dans notre pays, une femme décède tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint ou de son ex, et 40% des cas de violences débutent lors de la première grossesse. Même si il est difficile d’échapper à l’emprise d’un conjoint violent, il existe à Bourges un réseau d’acteurs associatifs et institutionnels efficace et réactif qui peut venir en aide aux victimes. (Vigilances Femmes Info 3919 – SAMU 15 – Police 17).

Actuellement, le harcèlement de rue est un sujet de société. Comment la Ville se positionne sur ce type de violences faites aux femmes ?

D’abord, j’encourage les femmes à porter plainte systématiquement. Mais punir ne suffit pas, il faut aussi prévenir. C’est là que la Ville peut agir. La prévention contre le sexisme ambiant dont les femmes sont les premières victimes sera un enjeu fort de ce mandat. Chacune et chacun doit pouvoir circuler librement et en sécurité dans nos rues, et avec la tenue de son choix. Nous allons lancer des campagnes de communication et de sensibilisation à l’égalité filles/garçons, au respect de chacune et de chacun. Nous commençons dès le 25 novembre, avec les partenaires du réseau « Violences faites aux femmes » du Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), en organisant des points de diffusion du Violentomètre* pour faire comprendre aux jeunes femmes que lorsque leur petit ami contrôle leurs habits, leurs sorties et leur maquillage, qu’il les isole de leur famille et de leurs amis, c’est déjà un processus de violence.Dès 2021 je souhaite que nous travaillons à un plan de formation des services de la Ville visant la montée en compétence sur la détection des enfants victimes de violences intrafamiliales, et l’orientation des femmes victimes de violences au sein du foyer comme dans l’espace public, la prévention et la lutte contre les propos et comportements sexistes.

Quels sont vos projets pour Bourges pour lutter contre les violences faites aux femmes ?

La ville doit accompagner et porter le combat contre les violences et les féminicides. Je souhaite développer des liens étroits avec les associations qui font le travail de terrain en venant en aide aux victimes. Je suis convaincue de l’importance du travail en réseau et je milite pour la création d’un guichet unique pour faciliter ce travail et simplifier le parcours des victimes de violences sexistes et sexuelles. Chacune pourrait trouver dans ce lieu l’écoute, l’accompagnement administratif, juridique et psychologique dont elle a besoin. Un espace citoyen pour se reconstruire et reprendre confiance en elle. En 2019, 173 personnes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire de vie. Parmi les victimes, on dénombre 146 femmes. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, ils sont accablants et nous avons le devoir de réagir collectivement.